Academia.eduAcademia.edu
Bibliographie : Behrens 1950 : G. Behrens, Römische Fibeln mit Inschrift. In : Reinecke Festschrift. Mainz 1950, 1-12, 14 fig. Bogaers 1983 : J.E. Bogaers, Matagne-la-Petite (Nr) : bague à inscription. Archéologie 132, 1983, 6. Feugère 2010 : M. Feugère, Comendo tibi amicitiam. Nouvelles fibules romaines à inscription ponctuée. In : Ch. Ebnöther, R. Schatzmann Hrsg., Oleum non perdidit. Festschrift für Stefanie Martin-Kilcher zu ihrem 65. Geburtstag (Antiqua 47), Bern 2010, 315-321. Haalebos 1990 : J.K. Haalebos, Het gravfeld von Nijmegen-Hatert, NIjmegen 1990. Contribution à l’étude des dés en os d’époque romaine de la cité de Nîmes (F) Y. Manniez Les dés, généralement en os (1) que l’on retrouve en fouille dans les niveaux d’époque romaine, constituent avec les jetons en os et les pions en pâte de verre, les témoins les plus significatifs de la pratique des jeux de hasard ou de plateau dans l’Antiquité (fig. 1). Nous ne reviendrons pas sur l’origine de ces objets que les auteurs anciens attribuaient aux Grecs ou aux Lydiens mais qui étaient déjà connus en Égypte du temps des pharaons (2). Le mobilier que nous nous proposons d’étudier ici provient de plusieurs sites se trouvant sur le territoire de la cité de Nîmes (fig. 2). Après avoir présenté succinctement les dés ordinaires d’époque romaine, nous nous intéresserons à deux types d’objets particuliers : les dés en forme de baguette d’époque préaugustéenne et ceux de très petite taille du HautEmpire. Les modèles classiques de la cité de Nîmes Dimensions, datation Les données qui suivent s’appuient sur les observations réalisées sur 54 dés mis au jour sur divers sites du Languedoc oriental et dont certains ont déjà été présentés dans des études antérieures (3). Henkel 1913 : F. Henkel, Die Römischen Fingerringe der Rheinland und der Benachbar ten Gebiete. Berlin 1913. Martin-Kilcher 1998 : S. Martin-Kilcher, AB AQUIS VENIO - zu römischen Fibeln mit punzierter Inschrift. In : R. Ebersbach,A.R. Furger Hrsg., Mille Fiori. Festschr. L. Berger (Forsch.Augst 25),Augst 1998, 147-154. Pichon 2003 : B. Pichon, Carte Archéologique de la Gaule, 02. L'Aisne. Paris 2003. Thüry 1980 : G.E. Thüry, “Amo te sucure”. Bemerkungen zu einer Augster Fibelinschrift. Jahresber. Augst und Kaiseraugst 1, 1980, 97-98. Les objets qui nous intéressent sont des cubes plus ou moins réguliers ou des parallélépipèdes dont les côtés mesurent entre 9 et 16 mm. Il s’agit, le plus souvent, d’exemplaires pleins du type Béal B III,1 (Béal 1983, 349). Le chiffrage, à l’instar de celui des dés actuels, est en principe disposé de manière à ce que la somme des valeurs de deux faces opposées soit égale à 7. Les éléments de grande taille (dimensions comprises entre 18 et 29 mm) sont rares en Narbonnaise tout comme en Gaule Lyonnaise (4) et semblent plutôt originaires des régions septentrionales de l’Empire romain. En effet, de nombreux exemplaires de ces dés, généralement creux, proviennent de la région de Mayence (Mikler 1997, pl. 21 et 22) ou du camp militaire de Vindonissa (Schmid 1978, 73-81). Il semblerait qu’il s’agisse de productions antérieures à la fin du Ier siècle ap. J.-C. (5). Les dés cubiques apparaissent pour la première fois dans la région au Ve siècle av. J.-C. mais leur rareté laisse supposer qu’il s’agit de produits importés dont le succès n’est pas assuré. On en trouve des exemplaires isolés sur les sites gardois de Mauressip (Saint-Cômeet-Maruejols), de Vié-Cioutat (Mons-Monteils), de Roquecourbe (Marguerittes) (Py 1978, 294) ou bien encore à Lattes (Saint-Sauveur, Hérault). Le mobilier associé (céramiques attiques, étrusques de l’Us 53325) laisse peu de doute sur le caractère exogène de ce dernier objet découvert en 2006. Il faut toutefois attendre le Ier siècle de notre ère, et plus particulièrement les années 70, pour que le nombre de dés – alors probablement issus de l’artisanat local – augmente vraiment. Ce mobilier reste toutefois peu abondant dans les inventaires de mobilier, notamment en contexte urbain. Thüry 1991 : G.E. Thüry, Erotisches in römischen Fibelinschriften. Zur Deutung dreier Texte auf Fibelfunden aus Niederösterreich. Specimina nova dissertationum (Pécs) 7/1, 1991, 93 sqq. Thüry 1994 : G.E. Thüry, Mehrdeutige erotische Kleininschriften. Bayer. Vorgeschichtsbl. 59, 1994, 8595. Thüry 2008 : G.E. Thüry, Die erotischen Inschriften des instrumentum domesticum : ein Überblick. In : M. Hainzmann, R. Wedenig Hrsg., Instrumenta Latina II. Akten des 2. Internationalen Kolloquiums Klagenfurt, Mai 2005, Klagenfurt 2008, 295-304. Contextes de découverte Dans la majorité des cas (87 %), il s’agit d’objets perdus que l’on retrouve dans les niveaux d’habitat ou bien dans les puits situés à proximité. Plus rarement, on rencontre des dés dans les sépultures à incinération du Haut-Empire. La première tombe, découverte sur le site de Courac à Tresques (Gard), renfermait un mobilier assez riche auquel étaient associés deux dés en os (Sudres 1981, 21). La présence d’un encrier de forme Hermet 18 permet de situer cet ensemble après 40 de notre ère. La seconde sépulture fait partie de l’ensemble funéraire du 78, av. Jean-Jaurès à Nîmes (SP1295). Outre une lampe en terre cuite du IIe siècle, elle contenait un dé miniature et une monnaie d’Antonin-le-Pieux (Bel et al. 2005, 160). Les comparaisons régionales sont rares et elles se rapportent toujours au Ier ou au IIe siècle (6). Aucune des inhumations du Bas-Empire recensées en Languedoc méditerranéen ne livre ce type d’objet (Manniez 1999). Dans un cas, il s’agit de quatre dés qui étaient associés à un dépôt de mobilier précieux dans une probable cachette (Berdeaux-Le Brazidec 2004, 265266). Les dés particuliers Les dés pré-augustéens À quatre reprises, des niveaux antérieurs au changement d’ère ont livré un type de dé en forme de parallélépipède allongé, sommairement aménagé. Le premier a été mis au jour à Nages (Gard) (Py 1978, fig. 139, n° 4), les trois autres à Laudun (Gard) (7) et le dernier à Lattes. Fig. 1 — Mosaïque aux joueurs de dés d’El Jem (Tunisie) (Cliché :V. Blanc-Bijon). Fig. 2 — Localisation de la cité de Nîmes (DAO :Y. Manniez). 18 La principale caractéristique de ces objets se rapporte au chiffrage, consistant généralement en de simples perforations, qui n’existe que sur les faces les plus grandes. Les valeurs 1 et 2 n’apparaissent jamais sur ces réglettes dont la longueur varie entre 8,5 et 21,5 mm. Cette numérotation est organisée tantôt selon la suite : 3, 5, 4, 6, tantôt selon la suite 3, 4, 6, 5. De tels dés ont été mis en évidence pour la première fois sur l’oppidum de Stradonice en Bohême. On en trouve des parallèles à Nalliers (Vendée), à Barzan (Charente-Maritime), à Urville-Nacqueville (Manche), sur l’île d’Hoedic (Morbihan), à Béruges et à Naintré (Vienne) (fig. 5), à Clermont-Ferrand (Puyde-Dôme), dans le sanctuaire du Puy de Corent (Puyde-Dôme), à Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) et à Levroux (Indre), toujours dans des contextes de La Tène III (Daire et al. 2009, 85-86 ; Poux et al. 2008, 171). Les fouilles menées à Levroux auraient révélé un atelier de fabrication de ce type d’objets (Krausz 2000, 137). On peut ajouter à cette liste, vraisemblablement non exhaustive, trois dés oblongs trouvés en Égypte avant 1927 et qui ont été alors considérés comme des pièces de jeu gréco-romain (Depaulis 2000, 106). Fig. 4 — Dés parallélépipédiques de Lattes et de Nages (Clichés et dessin :Y. Manniez). Il est difficile d’affirmer qu’ils ont eu la même fonction que les dés cubiques. Leur présence dans des contextes de sanctuaires comme celui du Puy de Corent, de Bessines (Deux-Sèvres) ou d’Agris (Charente) serait, pour certains auteurs, en rapport avec des pratiques cultuelles ou de divination (Daire et al. 2009). On peut toutefois rapprocher ces dés allongés des pièces utilisées en Inde, pour le Chaupur (fig. 3). Ce jeu et une variante, le Pachisi, où les dés sont remplacés par des cauris, apparaissent dans cette aire géographique avant le changement d’ère. Fig. 5 — Dés parallélépipédiques, Les Fonds des Berthons, Naintré (Vienne), types 1 et 2 (d’après Bertrand, Maguer 2007, 244). Fig. 6 — Dés parallélépipédiques de Laudun (Cliché : D. Lallemand). Les dés miniatures Si les dés antiques dont les côtés sont inférieurs à 10 mm sont assez bien représentés dans le quart sud-est de la Gaule (8), on note, en revanche, qu’ils sont rares, voire quasiment absents, sur les sites romains des provinces de Gaule du Nord (Schmid 1978 ; Mikler 1997). Dans ce groupe, les objets qui retiendront spécialement notre attention sont des exemplaires très petits (dimensions variant entre 5,5 et 7 mm) (fig. 7). Une concentration notable de ce type particulier de dés existe dans une aire relativement réduite de la cité antique de Nîmes qui s’étend de ce chef-lieu à la vallée du Vidourle. Fig. 3 — Plateau de Chaupur (Cliché : site de.academic.ru). En fonction de la morphologie des pièces et du chiffrage, on peut donc distinguer trois types de dés gaulois : . Le premier est constitué de baguettes allongées, souvent irrégulières, au chiffrage en V peu soigné (fig. 4). . Le second regroupe des parallélépipèdes polis au chiffrage en V plus régulier, dont les angles au contact des petites faces ont été adoucis (fig. 5). . Le dernier type comprend des dés de belle facture qui, par leur motif de cercles pointés, se rapprochent des exemplaires cubiques et pourraient être les plus récents (fig. 6). @ Site internet Instrumentum ... Version anglaise / english Version Version française / french Version http://www.instrumentum-europe.org Fig. 7 — Dé miniature et dé ordinaire (dim. : 15 à 16,1 mm) de Villevieille (Cliché :Y. Manniez). Les fouilles conduites dans ce secteur entre 1980 et 2005 ont, en effet, permis de découvrir neuf exemplaires de ces cubes miniatures. Deux de ces dés proviennent de Nîmes, un a été mis au jour àVillevieille (Gard) et les six autres à Ambrussum (Villetelle, Hérault). Parmi les objets de cette station routière de la voie Domitienne figurent quatre dés de même facture, tous teintés en vert, qui étaient associés à trois bagues en argent et à deux intailles (fig. 8) dans une bourse contenant 43 deniers. Les monnaies les plus récentes permettent de dater ce trésor du début du IIIe siècle (Berdeaux-Le Brazidec 2004, 262). La découverte, dans un même ensemble, de quatre dés est assez exceptionnelle mais témoigne peut-être de l’existence d’un jeu de hasard particulier. Dans les deux autres cas répertoriés, ce mobilier se trouvait déposé en offrande dans des tombes à inhumation d’enfants. Le premier lot a été découvert un peu avant 1853 à Lillebonne (Seine-Maritime), dans une nécropole du Haut-Empire. Il était placé dans un petit coffret de bois qui renfermait aussi 25 jetons en os (de Caumont 1853, 577). Le second ensemble, postérieur à 340 ap. J.C., provient du cimetière de Merteville (Aisne). Il n’était pas associé à d’autres pièces de jeu (Loizel, Coquelle 1977, 186). Fig. 8 — Petit mobilier du trésor d’Ambrussum (Cliché :Y. Manniez). 19 La raison de la petite taille de ce mobilier est inconnue. On peut considérer qu’elle est avant tout économique et liée au fait que l’artisan, à partir d’un même métapode, peut produire un plus grand nombre d’exemplaires. On peut aussi imaginer qu’elle est pratique et qu’elle répond à une attente particulière des joueurs. Peut-être est-ce la solution pour transporter et dissimuler plus facilement les dés à une période où ce jeu est réglementé, voire interdit (9). On sait, par les auteurs anciens, qu’à partir de l’époque républicaine, les jeux de hasard sont défendus sous peine d’une forte amende et ne sont tolérés que pendant la période des Saturnales (Ménard 1997, 109). Horace, auteur latin du Ier siècle av. J.-C., nous apprend ainsi que les jeux de dés étaient prohibés par les lois (Odes, Livre III, 24). Martial, dans le courant du Ier siècle ap. J.-C., évoque le joueur pris en flagrant délit par l’édile qui vient le surprendre au tripot (Épigrammes, Livre V, LXXXIV). Ovide (43 av. - 17 ap.), quant à lui, fustige ceux qui ont rédigé des traités sur les jeux de hasard (Tristes, Livre II, 471). Caractéristiques Dans tous les cas recensés, il s’agit de cubes presque parfaits ; l’écart de valeur entre la mesure des côtés se situe entre 0,1 et 0,3 mm seulement. Pour huit exemplaires, le motif est un cercle pointé (motif M) et pour un autre, un double cercle pointé (motif W) (10). La répartition des points est telle que la somme des faces opposées donne un total de 7, à l’exception du dé de Villevieille où l’ordre habituel n’est pas respecté. Cette particularité, qui est probablement due à une étourderie de l’artisan, se retrouve à deux reprises à Lyon (Béal 1983, 353, n° 1294 et 1295). Des variations minimes portent sur la disposition du chiffrage du 2 et du 3 incliné tantôt à droite, tantôt à gauche, dans la présentation des points du 6 généralement placés sur deux lignes verticales et sur l’inversion, sans incidence, du 3 et du 4. Les quatre dés du trésor d’Ambrussum, quant à eux, présentent à la fois des similitudes et des différences Fig. 9 — Dés miniatures de la cité de Nîmes (Clichés et DAO :Y. Manniez). 20 intentionnelles qui laissent supposer qu’ils sont l’œuvre d’un même artisan et qu’ils sont contemporains. Parmi les similitudes, on peut évoquer les dimensions assez proches, la teinte inhabituelle de couleur verte des cubes et la présence de matière noire dans les parties en creux du chiffrage formé de cercles simples pointés, et le fait que trois des faces de chaque exemplaire sont systématiquement bombées. Les différences, qui portent sur la disposition des valeurs, soulignent, semble-t-il, la volonté de l’artisan de faire de chacun des dés une pièce unique (fig. 9 et 10). Datation Le lot des dés miniatures de la cité de Nîmes apparaît donc comme l’ensemble le plus précoce mis au jour sur le territoire de la Gaule. Sept des neuf exemplaires proviennent de contextes datés entre le début du IIe et les premières décennies du IIIe siècle pour le lot associé au dépôt monétaire d’Ambrussum (11). Quelques-uns de ces dés minuscules sont conservés au musée de Lyon (12) mais leur contexte précis, à n° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 site, n° Us NMMC, Us 2000 NM78JJ, SP1295 VLV, Us 3025 AMB, Us 9395 AMB, Us 17002 AMB, Us12336 AMB, Us12336 AMB, Us12336 AMB, Us12336 l’instar du dé de Roujan/Saint-Jean (Hérault) (Depeyrot et al. 1986, 152) n’est pas connu. Parmi les rares objets datés, on peut signaler le dé de la rue Jean-Jaurès et celui de la rue de la Marne à Poitiers mais ceux-ci se rapportent à la fin de l’Antiquité (Bertrand 2008, 108109, 137 et 138) et annoncent peut-être les exemplaires du Moyen Âge. Il est vrai qu’à cette période, la taille des dés a généralement diminué et que les variations de celle-ci par rapport au module courant sont moins importantes que pour les dés antiques. C’est ce qui ressort de l’étude d’un lot de 205 dés, dont les dimensions ne dépassent pas les 5 mm, découvert à Bordeaux dans un niveau daté de la seconde moitié du XIVe siècle ou du XVe siècle (Charpentier 2004) (13). Conclusion Même si elle n’est pas exhaustive, cette étude portant sur un échantillon d’objets relativement important a le mérite de révéler quelques aspects particuliers des dés de la région nîmoise jusque là signalés mais jamais vraiment étudiés. dimensions 1 2 3 motif chiffrage 6,3 6,2 6 W 1, 2/, 6I, 5, 4, 3 5,5 5,4 5,5 M 1, 2, 6I, 5, 4, 3/ 6 6,1 5,8 M 1, 2/, 6-, 3, 4, 5 5,8 5,7 5,7 M 1, 2, 6I, 5, 4, 3 7 6,5 6,2 M 1, 2, 6-, 5, 4, 3 5,5 5,6 5,6 M 1, 2/, 6I, 5, 3, 4 5,8 5,7 5,8 M 1, 2/, 6I, 5, 4, 3/ 5,9 5,8 5,8 M 1, 2, 6I, 5, 3, 4 5,7 5,6 5,7 M 1, 2, 6I, 5, 4, 3/ observations chiffrage en désordre faces 6, 5 et 4 peu lisibles objet teinté en vert, colorant noir, faces 4, 5 et 6 bombées objet teinté en vert, colorant noir, faces 1 ,2 et 3 bombées objet teinté en vert, colorant noir, faces 1 ,2 et 3 bombées objet teinté en vert, colorant noir, faces 4, 5 et 6 bombées Fig. 10 — Caractéristiques des dés miniatures de la cité de Nîmes. état 4/4 4/4 4/4 4/4 4/4 4/4 4/4 4/4 4/4 datation indét. ap. 139 100/125 50/75 120/180 ap. 209 ap. 209 ap. 209 ap. 209 Le tableau établi à partir de deux dimensions de chacun des exemplaires cubiques (la plus grande et la plus petite) montre que la valeur moyenne des dés de la région étudiée se situe entre 11 et 17 mm et qu’aux extrémités de la courbe se distinguent deux groupes (fig. 11), dont un – celui des exemplaires de grande taille particulièrement isolé – qui suggère une origine extra-régionale. Quant aux dés miniatures, parfois considérés comme caractéristiques du Moyen Âge (Feugère, Prévot 2008, 240), on observe qu’ils sont particulièrement nombreux sur le site d’Ambrussum dans des contextes des IIe-IIIe siècles. On peut se demander s’il ne s’agit pas de prototypes d’origine locale d’un modèle qui ne connaîtra un réel succès que plusieurs siècles après. Yves Manniez INRAP Nîmes UMR 5140 de Lattes yves.manniez@inrap.fr Remerciements : Je remercie tous les collègues, amis et chercheurs qui m’ont permis d’étudier certains dés présentés ici Michel Py, Lionel Pernet, Mario Marco (pour le mobilier de Lattes), Jean-Luc Fiches, M. et Mme Bénédite (pour les objets d’Ambrussum) ou qui m’ont aidé dans l’étude documentaire et la relecture de cet article (Véronique Blanc-Bijon, Alain Bouet, Xavier Charpentier, Magali Cullin, Marie-Yvanne Dayre, Denis Lallemand, MarieLaure Berdeaux-Le Brazidec, Odile Maufras, Freddy Thuillier, Florence Verdin, Laurent Vidal). Notes : (1) Le Dictionnaire des Antiquités de Daremberg et Saglio (article Tessera p. 127) signale aussi l’existence de dés en bronze, en plomb, en ambre, en cristal de roche et en pierres diverses. (2) Becq de Fouquières 1869, 304-305 ; Henry 1846, 403 : dés en os ou ivoire découverts à Thèbes dans des tombeaux. (3) Sites de l’est de l’Hérault : Villetelle (Ambrussum) : Manniez 1989, 135-136, Manniez, Dupuy 2009, 162 et 169 ; Lattes (Saint-Sauveur et musée archéologique) : Manniez 1984, 47-52 ; Lunel-Viel (village) : Manniez 1990a, 273-275, Feugère, Ott 2007, 279-280. Sites du Gard : Villevieille (Les Terriers) : étude Y. Manniez, à paraître ; Nîmes (78 av. Jean-Jaurès ; parking JeanJaurès) : étudesY. Manniez, à paraître ; Nîmes (propriété Solignac ; ZAC des Halles ; Maison Carrée ; musée archéologique) : Feugère, Manniez 1993, n° 123, 197, 265 ; Manniez 1990b, 209-211, Béal 1984, 87-90 ; MonsMonteils (Vié-Cioutat) et Gaujac (thermes) : Manniez 1984, 47-52 ;Tresques (Courac) : Sudres 1981, 21. (4) Cinq exemplaires sur les 70 dés du musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon (Béal 1983, 345-346). Deux exemplaires à Nîmes qui pourraient être des objets importés : un sans provenance au musée archéologique (Béal 1984, 87 n° 357), un autre mis au jour lors des fouilles de la propriété Solignac (Manniez 1990b, 210-211, n° 19). Un seul dé de Pompéi (inv. 7034B) sur les 39 recensés à la photothèque de la Surintendance de cette ville, antérieurs à l’éruption de 79, est un exemplaire de grandes dimensions (22 à 23 mm) et creux. (5) Cette remarque va dans le sens de celle de J.Cl. Béal (Béal 1983, 346). L’exemplaire nîmois de la propriété Solignac est daté des années 10/40 ap. J.-C. (6) La seule attestation pour le Languedoc oriental est une incinération d’époque augustéenne de Béziers (Hérault) fouillée par Laurent Vidal en octobre 2010 (27-29 rue J.-B. Kléber ; étude en cours). Les autres ensembles du sud de la Gaule à avoir livré des dés sont : les tombes 22 et 269 de la nécropole du Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux qui en contenaient chacune un exemplaire (Feugère, Bel 2002, 293 et 409-410) et deux tombes d’Apt (Vaucluse) dont une qui renfermait 9 pions en pâte de verre et 2 dés (Dumoulin 1958, 207) Fig. 11 — Tableau des dimensions des dés de la cité de Nîmes. et l’autre, 1 seul dé (Feugère, Bel 2002, 153 ; Gallia 1956, 2, 25). (7) L’un des deux exemplaires de type 3 est présenté dans Robin-Petitot, Larozas 2008, 54, l’autre de type 1 a été étudié par B. Martinez (Martinez 1998, pl. 1, n° 1). Béal 1984 : J.-Cl. Béal, Les objets de tabletterie antique du musée archéologique de Nîmes (Cahiers des musées et monuments de Nîmes, 2), 1984, 120 p., 22 pl. Becq de Fouquières 1869 : L. Becq de Fouquières, Les jeux des Anciens. Paris 1869, 460 p. (8) 23 exemplaires de 7 à 10 mm au musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon (Béal 1983, 348-353) ; 1 exemplaire de Vaison-la-Romaine conservé au musée Calvet d’Avignon ; 2 exemplaires dans les vitrines du musée de Vienne ; 1 exemplaire au musée de SaintRomain-en-Gal. Bel et al. 2005 : V. Bel, S. Barberan, P. Chevillot, M. Contério, V. Fabre, V. Forest, R. Gafá-Piskorz, O. Lempereur,Y. Manniez, 78, avenue Jean-Jaurès à Nîmes (Gard). Enclos funéraires des Ier et IIe s. de notre ère., en périphérie de l’agglomération nîmoise. RFO. SRA Languedoc-Roussillon, Inrap, Nîmes 2005. (9) L’auteur d’un site américain consacré à la vente d’objets antiques note que certains dés étaient de petite taille pour pouvoir être transportés, si besoin, dans la bouche des soldats romains. http://www.ancientresource.com/lots/ roman/roman_dice.html Berdeaux-Le Brazidec 2004 : M.-L. Berdeaux-Le Brazidec, Un dépôt de deniers découvert dans la station routière d'Ambrussum (Villetelle, Hérault), Revue archéologique de Narbonnaise 37, 259-275. (10) Les normes descriptives relatives aux motifs ou au chiffrage sont celles proposées par J.-Cl. Béal (Béal 1983, 48-49). (11) On ne peut exclure que le dé n° 4 d’Ambrussum, daté des années 50/75, provienne d’une couche plus récente et qu’il ait été déplacé lors du creusement d’un terrier. (12) Béal 1983, 349-353, n° 1235 (dim. des côtés : 6,5 mm x 5,7 mm), n° 1240 (dim. : 5,5 mm) de provenance indéterminée ; n° 1241 (dim. : 5,4 mm), n° 1247 (dim. : 6,8 mm x 6,4 mm), n° 1257 (dim. : 6,7 mm), n° 1289 (dim. : 6,7 mm) et n° 1296 (dim. : 6,7 x 6,4 mm) provenant de Sainte-Colombe-lès-Vienne II. (13) La différence, pour les dés postérieurs au XIIIe s., semble résider dans le fait que le marquage des faces est différent de celui des dés antiques : des trous coniques à Bordeaux et Louvres (Val-d’Oise) et non des cercles pointés. Un dé du début du XIIe s. découvert à Château-Thierry présente encore un marquage fait de cercles pointés (Goret 1977, 128, 130 fig. 17, n° 7). Il en est de même pour le lot de dés du XIIIe s. découvert lors de la fouille d’un puits de Montpellier (Leenhardt et al. 1999, 172-173). Bibliographie : Béal 1983 : J.-Cl. Béal, Catalogue des objets de tabletterie du musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon. Centre d’Études Romaines et Gallo-romaines de l’Université Jean-Moulin de Lyon III, nouvelle série, n° 1, Lyon 1983, 421 p., 71 pl. Bertrand 2008 : I. Bertrand, Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) : lieux de production et objets finis. Un état des données. In : I. Bertrand dir., Le travail de l’os, du bois de cerf et de la corne à l’époque romaine : un artisanat en marge ? Éd. M. Mergoil - APC (Monographie Instrumentum, 34), Chauvigny 2008, 101-144. Bertrand, Maguer 2007 : I. Bertrand, P. Maguer dir., De Pierre et de Terre. 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Solche Spuren entgehen dem ungeschulten Auge nur allzu leicht. Dies und die über weite Strecken fehlende archäozoologische Auswertung der Tierknochenspektren bilden die hauptsächlichen Gründe dafür, dass Schlittenkufen aus Mandibeln von Rindern und Equiden bislang nur an einigen wenigen Fundorten der jüngeren Eisenzeit und der römischen Kaiserzeit im Alpenraum dokumentiert werden konnten (Verbreitungsliste bei Stopp, Kunst 2005, 193). Unter römischen Funden wurden 53 Kieferknochen von Rindern und einem Maultier erstmals unter den Tierknochen aus Oberwinterthur-Vitudurum in der Schweiz festgestellt (Morel 1991). Die größten publizierten Fundmengen stammen neben Oberwinterthur aus der spätlatènezeitlichen Siedlung Basel-Gasfabrik in der Schweiz mit 141 Rindermandibeln (Stopp, Kunst 2005) und aus den römischen vici von MauternFavianis an der Donau in Niederösterreich mit über 60 Rinderunterkiefern nebst einem Nachweis sogar für die Verwendung von Schweinemandibeln (Kunst 2006). Der jüngste Nachweis dieser Schlitten, alle aus den Unterkiefern von Rindern, erweitert die geographische Verbreitung nunmehr bis in das südliche Noricum. Dort kamen sechs Funde unter den Tierknochen aus der Stadt auf dem Magdalensberg (50 v. Chr. bis 50 n. Chr.) zutage und einer stammt aus dem kaiserzeitlichen municipium Virunum (ab der 2. Hälfte des 1. Jh. n. Chr. bis in die Spätantike). Dass sie einstmals im 22 et al., Le village celtique des Arènes à Levroux, synthèses (19e suppl. à la Revue Archéologique du Centre de la France), 2000, 131-140. Leenhardt et al. 1999 : M. Leenhardt, M. Leguilloux, L. Vallauri, J.-L. Vayssettes, S.-Y. Waksman, V. MerleThirion, Un puits : reflet de la vie quotidienne à Montpellier au XIIIe s. Archéologie du Midi Médiéval 17, 1999, 109-186. Loizel, Coquelle 1977 : M. Loizel, J. Coquelle, Le cimetière gallo-romain du Bas-Empire de Merteville (Aisne). Cahiers Archéologiques de Picardie 4, 1977, 151-203. Manniez, Dupuy 2009 : Y. Manniez, V. 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Jean Guyon. Université Aix-Marseille I - Université de Provence, 1999, 3 vol., 851 p. gesamten Alpenraum in Gebrauch standen, liegt nach den Belegen aus der Schweiz und Österreich auf der Hand. Die Funde vom Magdalensberg lassen sich innerhalb der Laufzeit dieser städtischen Ansiedlung nicht genauer eingrenzen, da sie keinem näher schichtendatierten Fundkontext entstammen, jedoch ist eine lokale vorrömisch-eisenzeitliche Tradition in jedem Fall vorauszusetzen, vergleichbar den Verhältnissen an den Fundorten der Schweiz. Die in den 1960er Jahren unter der Leitung von Joachim Boessneck entstandenen archäozoologischen Untersuchungen der Tierknochenfunde vom Magdalensberg konzentrierten sich noch kaum auf die Analyse von Gebrauchsspuren an den Knochen. Daher unterblieben Hinweise auf Abrasionen an der Basis der Rinder- und Pferdeunterkiefer, die angesichts der Fundmenge im untersuchten Material sicher vorhanden gewesen sind (zusammenfassend Hornberger 1970). Kieferschlitten aus Pferde- und Rindermandibeln blieben bis in das 19. Jh. bekannt; ihre Verwendung ist von einer flämischen Miniatur des frühen 14. Jh. in Abb. 1a über Gemälde der Renaissance und des Frühbarock, a Py 1978 : M. Py, L'oppidum des Castels, à Nages (Gard), fouilles de 1958-1974 (35e suppl. à Gallia), 1978, 355 p. Robin-Petitot, Larozas 2008 : B. Robin-Petitot, Chr. Larozas, Catalogue des petits objets du Camp de César à Laudun-L’Ardoise (Gard). Laudun 2008, 102 p. Schmid 1978 : E. Schmid, Beinerne Spielwürfel von Vindonissa. Pro Vindonissa, 1978, 54-81. Sudres 1981 : G. Sudres, La nécropole de Courac [Tresques] (Gard). Sites 11, 1981, 17-24. die alle Pferdemandibeln zeigen, bis hin zu volkskundlichen Beispielen des 19. Jh. nachweisbar, an welchen Rindermandibeln erkennbar sind (Küchelmann, Zidarov 2005; Kunst 2007).Abb. 1b zeigt ein Beispiel des 19. Jh. aus Ostpreußen; die zwei Hälften eines Rinderunterkiefers wurden dabei an einem Holzschemel parallel zueinander montiert. Die Abrasionsspuren an den antiken Funden sprechen jedoch dafür, dass sie auch im natürlichen Verband Verwendung finden konnten, wie in Abb. 2 dargestellt, da sich die Rillen vom Abschliff häufig im spitzen Winkel zur Achse in die Knochen eingegraben haben. Hinweise für das Anbringen einer Sitzgelegenheit fehlen bei den Funden aus der jüngeren Eisenzeit und der römischen Periode. Hierzu wird man Versuche abwarten müssen, mit deren Hilfe sowohl die Ausrichtung der Abrasionen besser erklärbar werden dürften wie auch das Fehlen von Hinweisen auf die Verwendung einer eigenen Sitzgelegenheit. Die großen Fundmengen dürften sich daraus erklären lassen, dass sie neben einer Verwendung als Geräte für das winterliche Vergnügen im Schnee und auf dem Eis besonders auch dem Ziehen von Lasten gedient haben werden. Abb. 3 zeigt eine rechte Rindermandibel vom Magdalensberg, welche an der Basis eine besonders b Abb. 1 — Kieferschlitten: a. aus Pferdemandibeln in einer flämischen Handschrift des frühen 14. Jh.; b. ein volkskundliches Beispiel aus Ostpreußen aus dem 19. Jh. (a. nach Küchelmann, Zidarov 2005,Abb. 6; b. nach Stopp, Kunst 2005,Abb. 9).