Bibliographie :
Behrens 1950 : G. Behrens, Römische Fibeln mit Inschrift.
In : Reinecke Festschrift. Mainz 1950, 1-12, 14 fig.
Bogaers 1983 : J.E. Bogaers, Matagne-la-Petite (Nr) :
bague à inscription. Archéologie 132, 1983, 6.
Feugère 2010 : M. Feugère, Comendo tibi amicitiam.
Nouvelles fibules romaines à inscription ponctuée. In :
Ch. Ebnöther, R. Schatzmann Hrsg., Oleum non perdidit.
Festschrift für Stefanie Martin-Kilcher zu ihrem 65.
Geburtstag (Antiqua 47), Bern 2010, 315-321.
Haalebos 1990 : J.K. Haalebos, Het gravfeld von
Nijmegen-Hatert, NIjmegen 1990.
Contribution à l’étude des dés
en os d’époque romaine de la
cité de Nîmes (F)
Y. Manniez
Les dés, généralement en os (1) que l’on retrouve en
fouille dans les niveaux d’époque romaine, constituent
avec les jetons en os et les pions en pâte de verre, les
témoins les plus significatifs de la pratique des jeux de
hasard ou de plateau dans l’Antiquité (fig. 1). Nous ne
reviendrons pas sur l’origine de ces objets que les
auteurs anciens attribuaient aux Grecs ou aux Lydiens
mais qui étaient déjà connus en Égypte du temps des
pharaons (2).
Le mobilier que nous nous proposons d’étudier ici
provient de plusieurs sites se trouvant sur le territoire
de la cité de Nîmes (fig. 2). Après avoir présenté
succinctement les dés ordinaires d’époque romaine,
nous nous intéresserons à deux types d’objets particuliers : les dés en forme de baguette d’époque préaugustéenne et ceux de très petite taille du HautEmpire.
Les modèles classiques de la cité de Nîmes
Dimensions, datation
Les données qui suivent s’appuient sur les observations réalisées sur 54 dés mis au jour sur divers sites
du Languedoc oriental et dont certains ont déjà été
présentés dans des études antérieures (3).
Henkel 1913 : F. Henkel, Die Römischen Fingerringe
der Rheinland und der Benachbar ten Gebiete. Berlin
1913.
Martin-Kilcher 1998 : S. Martin-Kilcher, AB AQUIS
VENIO - zu römischen Fibeln mit punzierter Inschrift.
In : R. Ebersbach,A.R. Furger Hrsg., Mille Fiori. Festschr. L.
Berger (Forsch.Augst 25),Augst 1998, 147-154.
Pichon 2003 : B. Pichon, Carte Archéologique de la Gaule,
02. L'Aisne. Paris 2003.
Thüry 1980 : G.E. Thüry, “Amo te sucure”. Bemerkungen zu einer Augster Fibelinschrift. Jahresber. Augst
und Kaiseraugst 1, 1980, 97-98.
Les objets qui nous intéressent sont des cubes
plus ou moins réguliers ou des parallélépipèdes dont
les côtés mesurent entre 9 et 16 mm. Il s’agit, le plus
souvent, d’exemplaires pleins du type Béal B III,1 (Béal
1983, 349). Le chiffrage, à l’instar de celui des dés
actuels, est en principe disposé de manière à ce que la
somme des valeurs de deux faces opposées soit égale
à 7.
Les éléments de grande taille (dimensions comprises entre 18 et 29 mm) sont rares en Narbonnaise
tout comme en Gaule Lyonnaise (4) et semblent plutôt
originaires des régions septentrionales de l’Empire
romain. En effet, de nombreux exemplaires de ces
dés, généralement creux, proviennent de la région de
Mayence (Mikler 1997, pl. 21 et 22) ou du camp
militaire de Vindonissa (Schmid 1978, 73-81). Il
semblerait qu’il s’agisse de productions antérieures à la
fin du Ier siècle ap. J.-C. (5).
Les dés cubiques apparaissent pour la première fois
dans la région au Ve siècle av. J.-C. mais leur rareté
laisse supposer qu’il s’agit de produits importés dont le
succès n’est pas assuré. On en trouve des exemplaires
isolés sur les sites gardois de Mauressip (Saint-Cômeet-Maruejols), de Vié-Cioutat (Mons-Monteils), de
Roquecourbe (Marguerittes) (Py 1978, 294) ou bien
encore à Lattes (Saint-Sauveur, Hérault). Le mobilier
associé (céramiques attiques, étrusques de l’Us 53325)
laisse peu de doute sur le caractère exogène de ce
dernier objet découvert en 2006.
Il faut toutefois attendre le Ier siècle de notre ère,
et plus particulièrement les années 70, pour que le
nombre de dés – alors probablement issus de
l’artisanat local – augmente vraiment. Ce mobilier
reste toutefois peu abondant dans les inventaires de
mobilier, notamment en contexte urbain.
Thüry 1991 : G.E. Thüry, Erotisches in römischen
Fibelinschriften. Zur Deutung dreier Texte auf Fibelfunden aus Niederösterreich. Specimina nova dissertationum (Pécs) 7/1, 1991, 93 sqq.
Thüry 1994 : G.E. Thüry, Mehrdeutige erotische
Kleininschriften. Bayer. Vorgeschichtsbl. 59, 1994, 8595.
Thüry 2008 : G.E. Thüry, Die erotischen Inschriften
des instrumentum domesticum : ein Überblick. In :
M. Hainzmann, R. Wedenig Hrsg., Instrumenta Latina II.
Akten des 2. Internationalen Kolloquiums Klagenfurt,
Mai 2005, Klagenfurt 2008, 295-304.
Contextes de découverte
Dans la majorité des cas (87 %), il s’agit d’objets
perdus que l’on retrouve dans les niveaux d’habitat ou
bien dans les puits situés à proximité.
Plus rarement, on rencontre des dés dans les
sépultures à incinération du Haut-Empire. La première
tombe, découverte sur le site de Courac à Tresques
(Gard), renfermait un mobilier assez riche auquel
étaient associés deux dés en os (Sudres 1981, 21). La
présence d’un encrier de forme Hermet 18 permet de
situer cet ensemble après 40 de notre ère. La seconde
sépulture fait partie de l’ensemble funéraire du 78, av.
Jean-Jaurès à Nîmes (SP1295). Outre une lampe en
terre cuite du IIe siècle, elle contenait un dé miniature
et une monnaie d’Antonin-le-Pieux (Bel et al. 2005,
160). Les comparaisons régionales sont rares et
elles se rapportent toujours au Ier ou au IIe siècle (6).
Aucune des inhumations du Bas-Empire recensées
en Languedoc méditerranéen ne livre ce type d’objet
(Manniez 1999).
Dans un cas, il s’agit de quatre dés qui étaient
associés à un dépôt de mobilier précieux dans une
probable cachette (Berdeaux-Le Brazidec 2004, 265266).
Les dés particuliers
Les dés pré-augustéens
À quatre reprises, des niveaux antérieurs au
changement d’ère ont livré un type de dé en forme de
parallélépipède allongé, sommairement aménagé. Le
premier a été mis au jour à Nages (Gard) (Py 1978,
fig. 139, n° 4), les trois autres à Laudun (Gard) (7) et le
dernier à Lattes.
Fig. 1 — Mosaïque aux joueurs de dés d’El Jem (Tunisie)
(Cliché :V. Blanc-Bijon).
Fig. 2 — Localisation de la cité de Nîmes (DAO :Y. Manniez).
18
La principale caractéristique de ces objets se
rapporte au chiffrage, consistant généralement en de
simples perforations, qui n’existe que sur les faces les
plus grandes. Les valeurs 1 et 2 n’apparaissent jamais
sur ces réglettes dont la longueur varie entre 8,5 et
21,5 mm. Cette numérotation est organisée tantôt
selon la suite : 3, 5, 4, 6, tantôt selon la suite 3, 4, 6, 5.
De tels dés ont été mis en évidence pour la
première fois sur l’oppidum de Stradonice en Bohême.
On en trouve des parallèles à Nalliers (Vendée), à
Barzan (Charente-Maritime), à Urville-Nacqueville
(Manche), sur l’île d’Hoedic (Morbihan), à Béruges et
à Naintré (Vienne) (fig. 5), à Clermont-Ferrand (Puyde-Dôme), dans le sanctuaire du Puy de Corent (Puyde-Dôme), à Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) et à
Levroux (Indre), toujours dans des contextes de
La Tène III (Daire et al. 2009, 85-86 ; Poux et al. 2008,
171). Les fouilles menées à Levroux auraient révélé un
atelier de fabrication de ce type d’objets (Krausz 2000,
137). On peut ajouter à cette liste, vraisemblablement
non exhaustive, trois dés oblongs trouvés en Égypte
avant 1927 et qui ont été alors considérés comme des
pièces de jeu gréco-romain (Depaulis 2000, 106).
Fig. 4 — Dés parallélépipédiques de Lattes et de Nages
(Clichés et dessin :Y. Manniez).
Il est difficile d’affirmer qu’ils ont eu la même
fonction que les dés cubiques. Leur présence dans
des contextes de sanctuaires comme celui du Puy
de Corent, de Bessines (Deux-Sèvres) ou d’Agris
(Charente) serait, pour certains auteurs, en rapport
avec des pratiques cultuelles ou de divination (Daire et
al. 2009).
On peut toutefois rapprocher ces dés allongés des
pièces utilisées en Inde, pour le Chaupur (fig. 3). Ce jeu
et une variante, le Pachisi, où les dés sont remplacés
par des cauris, apparaissent dans cette aire géographique avant le changement d’ère.
Fig. 5 — Dés parallélépipédiques, Les Fonds des Berthons,
Naintré (Vienne), types 1 et 2 (d’après Bertrand, Maguer
2007, 244).
Fig. 6 — Dés parallélépipédiques de Laudun
(Cliché : D. Lallemand).
Les dés miniatures
Si les dés antiques dont les côtés sont inférieurs à
10 mm sont assez bien représentés dans le quart
sud-est de la Gaule (8), on note, en revanche, qu’ils sont
rares, voire quasiment absents, sur les sites romains
des provinces de Gaule du Nord (Schmid 1978 ; Mikler
1997).
Dans ce groupe, les objets qui retiendront spécialement notre attention sont des exemplaires très petits
(dimensions variant entre 5,5 et 7 mm) (fig. 7).
Une concentration notable de ce type particulier de
dés existe dans une aire relativement réduite de la cité
antique de Nîmes qui s’étend de ce chef-lieu à la vallée
du Vidourle.
Fig. 3 — Plateau de Chaupur
(Cliché : site de.academic.ru).
En fonction de la morphologie des pièces et du
chiffrage, on peut donc distinguer trois types de dés
gaulois :
. Le premier est constitué de baguettes allongées,
souvent irrégulières, au chiffrage en V peu soigné (fig. 4).
. Le second regroupe des parallélépipèdes polis au
chiffrage en V plus régulier, dont les angles au contact
des petites faces ont été adoucis (fig. 5).
. Le dernier type comprend des dés de belle facture
qui, par leur motif de cercles pointés, se rapprochent
des exemplaires cubiques et pourraient être les plus
récents (fig. 6).
@
Site internet Instrumentum ...
Version anglaise / english Version
Version française / french Version
http://www.instrumentum-europe.org
Fig. 7 — Dé miniature et dé ordinaire (dim. : 15 à 16,1 mm)
de Villevieille (Cliché :Y. Manniez).
Les fouilles conduites dans ce secteur entre 1980 et
2005 ont, en effet, permis de découvrir neuf exemplaires de ces cubes miniatures. Deux de ces dés
proviennent de Nîmes, un a été mis au jour àVillevieille
(Gard) et les six autres à Ambrussum (Villetelle, Hérault).
Parmi les objets de cette station routière de la voie
Domitienne figurent quatre dés de même facture, tous
teintés en vert, qui étaient associés à trois bagues en
argent et à deux intailles (fig. 8) dans une bourse
contenant 43 deniers. Les monnaies les plus récentes
permettent de dater ce trésor du début du IIIe siècle
(Berdeaux-Le Brazidec 2004, 262).
La découverte, dans un même ensemble, de quatre dés
est assez exceptionnelle mais témoigne peut-être de
l’existence d’un jeu de hasard particulier. Dans les
deux autres cas répertoriés, ce mobilier se trouvait
déposé en offrande dans des tombes à inhumation
d’enfants.
Le premier lot a été découvert un peu avant 1853
à Lillebonne (Seine-Maritime), dans une nécropole du
Haut-Empire. Il était placé dans un petit coffret de bois
qui renfermait aussi 25 jetons en os (de Caumont
1853, 577). Le second ensemble, postérieur à 340 ap. J.C., provient du cimetière de Merteville (Aisne). Il
n’était pas associé à d’autres pièces de jeu (Loizel,
Coquelle 1977, 186).
Fig. 8 — Petit mobilier du trésor d’Ambrussum
(Cliché :Y. Manniez).
19
La raison de la petite taille de ce mobilier est
inconnue. On peut considérer qu’elle est avant tout
économique et liée au fait que l’artisan, à partir d’un
même métapode, peut produire un plus grand nombre
d’exemplaires. On peut aussi imaginer qu’elle est
pratique et qu’elle répond à une attente particulière
des joueurs. Peut-être est-ce la solution pour transporter et dissimuler plus facilement les dés à une
période où ce jeu est réglementé, voire interdit (9). On
sait, par les auteurs anciens, qu’à partir de l’époque
républicaine, les jeux de hasard sont défendus sous
peine d’une forte amende et ne sont tolérés que
pendant la période des Saturnales (Ménard 1997, 109).
Horace, auteur latin du Ier siècle av. J.-C., nous apprend
ainsi que les jeux de dés étaient prohibés par les
lois (Odes, Livre III, 24). Martial, dans le courant du
Ier siècle ap. J.-C., évoque le joueur pris en flagrant
délit par l’édile qui vient le surprendre au tripot
(Épigrammes, Livre V, LXXXIV). Ovide (43 av. - 17 ap.),
quant à lui, fustige ceux qui ont rédigé des traités sur
les jeux de hasard (Tristes, Livre II, 471).
Caractéristiques
Dans tous les cas recensés, il s’agit de cubes presque
parfaits ; l’écart de valeur entre la mesure des côtés se
situe entre 0,1 et 0,3 mm seulement. Pour huit exemplaires, le motif est un cercle pointé (motif M) et pour
un autre, un double cercle pointé (motif W) (10). La
répartition des points est telle que la somme des faces
opposées donne un total de 7, à l’exception du dé
de Villevieille où l’ordre habituel n’est pas respecté.
Cette particularité, qui est probablement due à une
étourderie de l’artisan, se retrouve à deux reprises à
Lyon (Béal 1983, 353, n° 1294 et 1295). Des variations
minimes portent sur la disposition du chiffrage du 2 et
du 3 incliné tantôt à droite, tantôt à gauche, dans la
présentation des points du 6 généralement placés sur
deux lignes verticales et sur l’inversion, sans incidence,
du 3 et du 4.
Les quatre dés du trésor d’Ambrussum, quant à eux,
présentent à la fois des similitudes et des différences
Fig. 9 — Dés miniatures de la cité de Nîmes
(Clichés et DAO :Y. Manniez).
20
intentionnelles qui laissent supposer qu’ils sont l’œuvre
d’un même artisan et qu’ils sont contemporains.
Parmi les similitudes, on peut évoquer les dimensions assez proches, la teinte inhabituelle de couleur
verte des cubes et la présence de matière noire dans
les parties en creux du chiffrage formé de cercles
simples pointés, et le fait que trois des faces de chaque
exemplaire sont systématiquement bombées.
Les différences, qui portent sur la disposition des
valeurs, soulignent, semble-t-il, la volonté de l’artisan de
faire de chacun des dés une pièce unique (fig. 9 et 10).
Datation
Le lot des dés miniatures de la cité de Nîmes
apparaît donc comme l’ensemble le plus précoce mis
au jour sur le territoire de la Gaule. Sept des neuf exemplaires proviennent de contextes datés entre le début
du IIe et les premières décennies du IIIe siècle pour le
lot associé au dépôt monétaire d’Ambrussum (11).
Quelques-uns de ces dés minuscules sont conservés
au musée de Lyon (12) mais leur contexte précis, à
n°
1
2
3
4
5
6
7
8
9
site, n° Us
NMMC, Us 2000
NM78JJ, SP1295
VLV, Us 3025
AMB, Us 9395
AMB, Us 17002
AMB, Us12336
AMB, Us12336
AMB, Us12336
AMB, Us12336
l’instar du dé de Roujan/Saint-Jean (Hérault) (Depeyrot
et al. 1986, 152) n’est pas connu. Parmi les rares objets
datés, on peut signaler le dé de la rue Jean-Jaurès et
celui de la rue de la Marne à Poitiers mais ceux-ci se
rapportent à la fin de l’Antiquité (Bertrand 2008, 108109, 137 et 138) et annoncent peut-être les exemplaires du Moyen Âge. Il est vrai qu’à cette période,
la taille des dés a généralement diminué et que les
variations de celle-ci par rapport au module courant
sont moins importantes que pour les dés antiques.
C’est ce qui ressort de l’étude d’un lot de 205 dés,
dont les dimensions ne dépassent pas les 5 mm,
découvert à Bordeaux dans un niveau daté de la
seconde moitié du XIVe siècle ou du XVe siècle
(Charpentier 2004) (13).
Conclusion
Même si elle n’est pas exhaustive, cette étude
portant sur un échantillon d’objets relativement
important a le mérite de révéler quelques aspects
particuliers des dés de la région nîmoise jusque là
signalés mais jamais vraiment étudiés.
dimensions
1 2
3 motif
chiffrage
6,3 6,2 6
W 1, 2/, 6I, 5, 4, 3
5,5 5,4 5,5 M 1, 2, 6I, 5, 4, 3/
6 6,1 5,8 M 1, 2/, 6-, 3, 4, 5
5,8 5,7 5,7 M 1, 2, 6I, 5, 4, 3
7 6,5 6,2 M 1, 2, 6-, 5, 4, 3
5,5 5,6 5,6 M 1, 2/, 6I, 5, 3, 4
5,8 5,7 5,8 M 1, 2/, 6I, 5, 4, 3/
5,9 5,8 5,8 M 1, 2, 6I, 5, 3, 4
5,7 5,6 5,7 M 1, 2, 6I, 5, 4, 3/
observations
chiffrage en désordre
faces 6, 5 et 4 peu lisibles
objet teinté en vert, colorant noir, faces 4, 5 et 6 bombées
objet teinté en vert, colorant noir, faces 1 ,2 et 3 bombées
objet teinté en vert, colorant noir, faces 1 ,2 et 3 bombées
objet teinté en vert, colorant noir, faces 4, 5 et 6 bombées
Fig. 10 — Caractéristiques des dés miniatures de la cité de Nîmes.
état
4/4
4/4
4/4
4/4
4/4
4/4
4/4
4/4
4/4
datation
indét.
ap. 139
100/125
50/75
120/180
ap. 209
ap. 209
ap. 209
ap. 209
Le tableau établi à partir de deux dimensions de
chacun des exemplaires cubiques (la plus grande et la
plus petite) montre que la valeur moyenne des dés de
la région étudiée se situe entre 11 et 17 mm et qu’aux
extrémités de la courbe se distinguent deux groupes
(fig. 11), dont un – celui des exemplaires de grande
taille particulièrement isolé – qui suggère une origine
extra-régionale.
Quant aux dés miniatures, parfois considérés
comme caractéristiques du Moyen Âge (Feugère, Prévot
2008, 240), on observe qu’ils sont particulièrement
nombreux sur le site d’Ambrussum dans des contextes
des IIe-IIIe siècles. On peut se demander s’il ne s’agit
pas de prototypes d’origine locale d’un modèle qui ne
connaîtra un réel succès que plusieurs siècles après.
Yves Manniez
INRAP Nîmes
UMR 5140 de Lattes
yves.manniez@inrap.fr
Remerciements :
Je remercie tous les collègues, amis et chercheurs
qui m’ont permis d’étudier certains dés présentés ici
Michel Py, Lionel Pernet, Mario Marco (pour le mobilier
de Lattes), Jean-Luc Fiches, M. et Mme Bénédite (pour
les objets d’Ambrussum) ou qui m’ont aidé dans l’étude
documentaire et la relecture de cet article (Véronique
Blanc-Bijon, Alain Bouet, Xavier Charpentier, Magali
Cullin, Marie-Yvanne Dayre, Denis Lallemand, MarieLaure Berdeaux-Le Brazidec, Odile Maufras, Freddy
Thuillier, Florence Verdin, Laurent Vidal).
Notes :
(1) Le Dictionnaire des Antiquités de Daremberg et Saglio
(article Tessera p. 127) signale aussi l’existence de dés
en bronze, en plomb, en ambre, en cristal de roche et
en pierres diverses.
(2) Becq de Fouquières 1869, 304-305 ; Henry 1846,
403 : dés en os ou ivoire découverts à Thèbes dans des
tombeaux.
(3) Sites de l’est de l’Hérault : Villetelle (Ambrussum) :
Manniez 1989, 135-136, Manniez, Dupuy 2009, 162 et
169 ; Lattes (Saint-Sauveur et musée archéologique) :
Manniez 1984, 47-52 ; Lunel-Viel (village) : Manniez
1990a, 273-275, Feugère, Ott 2007, 279-280. Sites du
Gard : Villevieille (Les Terriers) : étude Y. Manniez, à
paraître ; Nîmes (78 av. Jean-Jaurès ; parking JeanJaurès) : étudesY. Manniez, à paraître ; Nîmes (propriété
Solignac ; ZAC des Halles ; Maison Carrée ; musée
archéologique) : Feugère, Manniez 1993, n° 123, 197,
265 ; Manniez 1990b, 209-211, Béal 1984, 87-90 ; MonsMonteils (Vié-Cioutat) et Gaujac (thermes) : Manniez
1984, 47-52 ;Tresques (Courac) : Sudres 1981, 21.
(4) Cinq exemplaires sur les 70 dés du musée de la
Civilisation gallo-romaine de Lyon (Béal 1983, 345-346).
Deux exemplaires à Nîmes qui pourraient être des
objets importés : un sans provenance au musée
archéologique (Béal 1984, 87 n° 357), un autre mis au
jour lors des fouilles de la propriété Solignac (Manniez
1990b, 210-211, n° 19). Un seul dé de Pompéi (inv.
7034B) sur les 39 recensés à la photothèque de la
Surintendance de cette ville, antérieurs à l’éruption
de 79, est un exemplaire de grandes dimensions (22 à
23 mm) et creux.
(5) Cette remarque va dans le sens de celle de J.Cl. Béal (Béal 1983, 346). L’exemplaire nîmois de la
propriété Solignac est daté des années 10/40 ap. J.-C.
(6) La seule attestation pour le Languedoc oriental
est une incinération d’époque augustéenne de Béziers
(Hérault) fouillée par Laurent Vidal en octobre 2010
(27-29 rue J.-B. Kléber ; étude en cours). Les autres
ensembles du sud de la Gaule à avoir livré des dés
sont : les tombes 22 et 269 de la nécropole du Valladas
à Saint-Paul-Trois-Châteaux qui en contenaient chacune
un exemplaire (Feugère, Bel 2002, 293 et 409-410) et
deux tombes d’Apt (Vaucluse) dont une qui renfermait
9 pions en pâte de verre et 2 dés (Dumoulin 1958, 207)
Fig. 11 — Tableau des dimensions des dés de la cité de Nîmes.
et l’autre, 1 seul dé (Feugère, Bel 2002, 153 ; Gallia 1956,
2, 25).
(7) L’un des deux exemplaires de type 3 est présenté
dans Robin-Petitot, Larozas 2008, 54, l’autre de type 1 a
été étudié par B. Martinez (Martinez 1998, pl. 1, n° 1).
Béal 1984 : J.-Cl. Béal, Les objets de tabletterie antique du
musée archéologique de Nîmes (Cahiers des musées et
monuments de Nîmes, 2), 1984, 120 p., 22 pl.
Becq de Fouquières 1869 : L. Becq de Fouquières, Les
jeux des Anciens. Paris 1869, 460 p.
(8) 23 exemplaires de 7 à 10 mm au musée de la
Civilisation gallo-romaine de Lyon (Béal 1983, 348-353) ;
1 exemplaire de Vaison-la-Romaine conservé au musée
Calvet d’Avignon ; 2 exemplaires dans les vitrines du
musée de Vienne ; 1 exemplaire au musée de SaintRomain-en-Gal.
Bel et al. 2005 : V. Bel, S. Barberan, P. Chevillot,
M. Contério, V. Fabre, V. Forest, R. Gafá-Piskorz,
O. Lempereur,Y. Manniez, 78, avenue Jean-Jaurès à Nîmes
(Gard). Enclos funéraires des Ier et IIe s. de notre ère.,
en périphérie de l’agglomération nîmoise. RFO. SRA
Languedoc-Roussillon, Inrap, Nîmes 2005.
(9) L’auteur d’un site américain consacré à la vente
d’objets antiques note que certains dés étaient de
petite taille pour pouvoir être transportés, si besoin,
dans la bouche des soldats romains.
http://www.ancientresource.com/lots/
roman/roman_dice.html
Berdeaux-Le Brazidec 2004 : M.-L. Berdeaux-Le Brazidec,
Un dépôt de deniers découvert dans la station routière
d'Ambrussum (Villetelle, Hérault), Revue archéologique de
Narbonnaise 37, 259-275.
(10) Les normes descriptives relatives aux motifs ou au
chiffrage sont celles proposées par J.-Cl. Béal (Béal
1983, 48-49).
(11) On ne peut exclure que le dé n° 4 d’Ambrussum,
daté des années 50/75, provienne d’une couche plus
récente et qu’il ait été déplacé lors du creusement d’un
terrier.
(12) Béal 1983, 349-353, n° 1235 (dim. des côtés :
6,5 mm x 5,7 mm), n° 1240 (dim. : 5,5 mm) de provenance indéterminée ; n° 1241 (dim. : 5,4 mm), n° 1247
(dim. : 6,8 mm x 6,4 mm), n° 1257 (dim. : 6,7 mm),
n° 1289 (dim. : 6,7 mm) et n° 1296 (dim. : 6,7 x 6,4 mm)
provenant de Sainte-Colombe-lès-Vienne II.
(13) La différence, pour les dés postérieurs au XIIIe s.,
semble résider dans le fait que le marquage des faces
est différent de celui des dés antiques : des trous
coniques à Bordeaux et Louvres (Val-d’Oise) et non
des cercles pointés. Un dé du début du XIIe s. découvert à Château-Thierry présente encore un marquage
fait de cercles pointés (Goret 1977, 128, 130 fig. 17,
n° 7). Il en est de même pour le lot de dés du XIIIe s.
découvert lors de la fouille d’un puits de Montpellier
(Leenhardt et al. 1999, 172-173).
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Römische Kieferschlitten aus
dem südlichen Noricum
(Kärnten, Österreich)
K. Gostenčnik
Im Spektrum der Beinartefakte können sogenannte
ad hoc Geräte meistens nur von ausgewiesenen
Spezialisten als solche erkannt werden, da der
Gebrauch lediglich eine Politur, Kanten- oder Facettenbildungen hervorruft. Solche Spuren entgehen dem
ungeschulten Auge nur allzu leicht. Dies und die über
weite Strecken fehlende archäozoologische Auswertung der Tierknochenspektren bilden die hauptsächlichen Gründe dafür, dass Schlittenkufen aus
Mandibeln von Rindern und Equiden bislang nur an
einigen wenigen Fundorten der jüngeren Eisenzeit und
der römischen Kaiserzeit im Alpenraum dokumentiert
werden konnten (Verbreitungsliste bei Stopp, Kunst
2005, 193).
Unter römischen Funden wurden 53 Kieferknochen
von Rindern und einem Maultier erstmals unter den
Tierknochen aus Oberwinterthur-Vitudurum in der
Schweiz festgestellt (Morel 1991). Die größten publizierten Fundmengen stammen neben Oberwinterthur
aus der spätlatènezeitlichen Siedlung Basel-Gasfabrik in
der Schweiz mit 141 Rindermandibeln (Stopp, Kunst
2005) und aus den römischen vici von MauternFavianis an der Donau in Niederösterreich mit über 60
Rinderunterkiefern nebst einem Nachweis sogar für
die Verwendung von Schweinemandibeln (Kunst 2006).
Der jüngste Nachweis dieser Schlitten, alle aus den
Unterkiefern von Rindern, erweitert die geographische
Verbreitung nunmehr bis in das südliche Noricum.
Dort kamen sechs Funde unter den Tierknochen aus
der Stadt auf dem Magdalensberg (50 v. Chr. bis 50 n.
Chr.) zutage und einer stammt aus dem kaiserzeitlichen municipium Virunum (ab der 2. Hälfte des
1. Jh. n. Chr. bis in die Spätantike). Dass sie einstmals im
22
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gesamten Alpenraum in Gebrauch standen, liegt nach
den Belegen aus der Schweiz und Österreich auf der
Hand.
Die Funde vom Magdalensberg lassen sich innerhalb
der Laufzeit dieser städtischen Ansiedlung nicht
genauer eingrenzen, da sie keinem näher schichtendatierten Fundkontext entstammen, jedoch ist eine
lokale vorrömisch-eisenzeitliche Tradition in jedem
Fall vorauszusetzen, vergleichbar den Verhältnissen an
den Fundorten der Schweiz. Die in den 1960er Jahren
unter der Leitung von Joachim Boessneck entstandenen archäozoologischen Untersuchungen der Tierknochenfunde vom Magdalensberg konzentrierten
sich noch kaum auf die Analyse von Gebrauchsspuren
an den Knochen. Daher unterblieben Hinweise auf
Abrasionen an der Basis der Rinder- und Pferdeunterkiefer, die angesichts der Fundmenge im untersuchten
Material sicher vorhanden gewesen sind (zusammenfassend Hornberger 1970).
Kieferschlitten aus Pferde- und Rindermandibeln
blieben bis in das 19. Jh. bekannt; ihre Verwendung ist
von einer flämischen Miniatur des frühen 14. Jh. in Abb. 1a
über Gemälde der Renaissance und des Frühbarock,
a
Py 1978 : M. Py, L'oppidum des Castels, à Nages (Gard),
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die alle Pferdemandibeln zeigen, bis hin zu volkskundlichen Beispielen des 19. Jh. nachweisbar, an welchen
Rindermandibeln erkennbar sind (Küchelmann, Zidarov
2005; Kunst 2007).Abb. 1b zeigt ein Beispiel des 19. Jh.
aus Ostpreußen; die zwei Hälften eines Rinderunterkiefers wurden dabei an einem Holzschemel parallel
zueinander montiert. Die Abrasionsspuren an den
antiken Funden sprechen jedoch dafür, dass sie auch im
natürlichen Verband Verwendung finden konnten, wie
in Abb. 2 dargestellt, da sich die Rillen vom Abschliff
häufig im spitzen Winkel zur Achse in die Knochen
eingegraben haben. Hinweise für das Anbringen einer
Sitzgelegenheit fehlen bei den Funden aus der jüngeren
Eisenzeit und der römischen Periode. Hierzu wird man
Versuche abwarten müssen, mit deren Hilfe sowohl die
Ausrichtung der Abrasionen besser erklärbar werden
dürften wie auch das Fehlen von Hinweisen auf die
Verwendung einer eigenen Sitzgelegenheit. Die großen
Fundmengen dürften sich daraus erklären lassen, dass
sie neben einer Verwendung als Geräte für das
winterliche Vergnügen im Schnee und auf dem Eis
besonders auch dem Ziehen von Lasten gedient haben
werden.
Abb. 3 zeigt eine rechte Rindermandibel vom
Magdalensberg, welche an der Basis eine besonders
b
Abb. 1 — Kieferschlitten: a. aus Pferdemandibeln in einer flämischen Handschrift des frühen 14. Jh.; b. ein volkskundliches
Beispiel aus Ostpreußen aus dem 19. Jh. (a. nach Küchelmann, Zidarov 2005,Abb. 6; b. nach Stopp, Kunst 2005,Abb. 9).